Hommage a Boris Vian

Je vous présente aujourd'hui un écrivain cher a mon cœur car c'est lui qui m'a intéressé a la littérature et à l'époque ce n'était pas facile du tout, je vous le garantie.

CULTURE

9/1/20234 min lire

Je vous présente aujourd'hui un écrivain cher a mon coeur car c'est lui qui m'a intéressé a la littérature et à l'époque ce n'était pas facile du tout, je vous le garantie. J'avais le nez en permanence dans les ordinateurs et le DIY !

Dans un monde qui ressemblait souvent à une peinture monochrome, Boris Vian était une éclaboussure de couleurs vives, un kaléidoscope d'expériences et de talents. Né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray, une banlieue de Paris, Vian était un homme qui défiait les limites du genre et du médium. Sa vie était une symphonie de mots et de notes, une tapisserie tissée des fils de la littérature, de la musique, de l'ingénierie et même de l'activisme.

La vie de Boris Vian était marquée dès le début par un sens de la dualité. Il était un étudiant brillant, étudiant au lycée Hoche à Versailles avant de s'inscrire à l'École Centrale des Arts et Manufactures, l'une des écoles d'ingénierie prestigieuses de France. Pourtant, même s'il se plongeait dans les rigueurs de l'étude scientifique, il était irrésistiblement attiré par les arts. Sa famille était musicale ; son père, un rentier qui jouait aussi du violon, et sa mère une pianiste. Cette première exposition à la musique deviendrait une pierre angulaire de sa vie.

En 1940, le nuage sombre de la Seconde Guerre mondiale planait sur la France. Boris Vian était exempté du service militaire en raison de sa santé, notamment une affection cardiaque qui lui coûterait plus tard la vie. Pendant l'Occupation, il s'impliqua dans la Résistance, bien que les détails soient enveloppés dans la brume du temps et du mythe. Ce qui est certain, c'est que les années de guerre ont été transformatrices pour Boris Vian, allumant une passion pour l'activisme qui se manifesterait sous diverses formes tout au long de sa vie et qui fait de lui un homme très contemporain.

La carrière littéraire de Boris Vian commença à prendre forme dans les années d'après-guerre. Son premier roman, "L'Écume des jours", publié en 1947, était un chef-d'œuvre surréaliste qui explorait des thèmes comme l'amour, le désespoir et la condition humaine. Le roman était un succès critique mais un échec commercial, un schéma qui se répéterait tout au long de sa carrière littéraire. L'écriture de Boris Vian était souvent en avance sur son temps, remettant en question les normes sociétales et interrogeant le tissu même de la réalité. Le livre fut adapté dans deux films L'Écume des jours (1968) noté 4,7/10 et un plus récent L'Écume des jours (2013) noté 6,2/10 dans la base TMDB.

Mais Vian n'était pas seulement un écrivain ; il était un musicien dans l'âme. Trompettiste de jazz, il était profondément enraciné dans la scène jazz parisienne. Dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, en compagnie de Juliette Gréco, Anne-Marie Cazalis, Alexandre Atruc, Claude Luter, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre… Le Tabou puis le Club Saint-Germain étaitent ses repères. Il écrivait pour des magazines de jazz comme "Jazz Hot", organisait des concerts et servait même de directeur artistique d'un club de jazz. Son amour pour le jazz était plus qu'un simple passe-temps ; c'était une extension de son identité, un moyen d'explorer les complexités de l'émotion humaine à travers le langage de la musique.

Boris Vian portait également le chapeau de traducteur, apportant les œuvres d'auteurs américains comme Raymond Chandler et l'écrivain de science-fiction A.E. van Vogt au public français. Ses œuvres pseudonymes, écrites sous le nom de Vernon Sullivan, étaient provocantes et controversées, abordant des questions comme la discrimination raciale et la liberté sexuelle.

Alors que les années 1950 avançaient, la santé de Boris Vian commençait à se détériorer. Son affection cardiaque s'aggravait, et le stress de jongler avec plusieurs carrières pesait lourdement sur lui. Pourtant, il continuait à écrire, à jouer, à s'engager avec le monde qui l'entourait. Ses œuvres ultérieures, telles que "L'Arrache-cœur" et "L'Herbe rouge", étaient plus sombres, plus introspectives, reflétant son désenchantement croissant envers la société et sa propre mortalité.

Tragiquement, la vie de Vian fut écourtée le 23 juin 1959, lorsqu'il subit une crise cardiaque fatale à l'âge de 39 ans en assistant à la première de l'adaptation cinématographique de son propre roman "J'irai cracher sur vos tombes". C'était une fin poignante et surréaliste pour un homme dont la vie avait été une fresque poignante et du surréaliste. Outre ce premier film J'irai cracher sur vos tombes (1959) noté 5,2/10, un deuxième fut réalisé l'année dernière « J'irai cracher sur vos tombes » : rage, sexe et jazz (2022) noté 6/10 sur TMDB. Il est déplorable que l'on n'aie pas pu faire un meilleur film de ce roman incroyable.

En dernière analyse, Boris Vian était un homme qui défiait toute catégorisation facile. Il était écrivain, musicien, ingénieur, activiste, traducteur, critique, poète et bien plus encore, il faisait aussi de la sculpture par exemple. Ses œuvres continuent d'être célébrées, disséquées et débattues, servant de témoignage à une vie vécue en couleurs vives, une vie qui nous met au défi de questionner, d'explorer et de nous engager avec le monde dans toute sa complexité et sa beauté.